Voyage au sommet du puy de Dôme
Depuis le temps que nous voulions faire des photos dans des conditions dantesques, nous prenons la direction du puy de Dôme.
Météo
Dans la vallée, les temps pluvieux restent doux avec leur trois degrés celsius. En haut à midi, nous pouvons voir une température de moins un, et un vent de seulement 86km/h coté abrité du puy de Dôme. ça doit faire du -44°c ressenti, mais du coté du versant non abrité … et un taux d’humidité de 100%, ça promet !
Moyen de transport
Afin de ne pas perdre de temps durant la montée sous la pluie battante, nous décidons de monter avec le Panoramique des Dômes. Il s’agit d’un train à crémaillère très décrié par une partie de la population, et souvent comparé à une balafre dans notre paysage auvergnat. De plus, ses déboires peu de temps après son lancement ne le rendent pas populaire, même s’il est pratique pour monter confortablement en haut de puy de Dôme.
Avant l’effort
Cependant, nous arrivons un peu tardivement et manquons de peu notre montée. Ce n’est pas grave, nous en profitons pour faire le plein de chaleur autour d’un café.
La discussion porte bien sûr au sujet de la photo, de nos coins de shoot préférés, mais aussi de l’association APCA, que nous côtoyons. Le temps passe vite.
C’est parti
Notre Panoramique sonne le départ. Nous nous précipitons pour monter à bord, réflex à la main. Un rouge se doit d’être toujours prêt à déclencher. La pluie tombe à tonneaux de pisse-dru, mais nous ne sommes pas inquiets du temps qu’il fait plus haut, en effet, certaines parties du Panoramique étaient couvertes de neige.
Ouf
Le paysage se blanchit rapidement et nous pouvons voir à travers la cabine du conducteur, que la crémaillère qui nous sert à monter se recouvre de congères …
Deux questions se posent alors à nous :
- Devrons-nous finir l’ascension à pied?
- Le vent n’est-il seulement que de 86km/h?
Finalement, le Panoramique des Dômes finit son trajet et arrive en gare.
Fraîcheur
A l’ouverture des portes, nous sentons comme un petit air frais. Nous nous dépêchons de mettre nos habits dédiés: bonnet, gants, cache col, sac photos fermés, reflex à la main.
Pour moi, ce sera en tout tropicalisé : Mon 5DM3, le 16-35L2. Je sens que ça va être événementiel ! Ainsi pas de risque d’infiltration d’eau, neige et glace, ce qui me permettra d’avoir moins de buée dans l’objectif au retour.
Le choc
Enfin prêts nous sortons… nous nous prenons le vent en pleine figure, ce qui change de la gare d’arrivée abritée. Nous apprendrons par expérience que c’était en fait un lieu abrité du vent…
Nous partons faire le tour du puy de Dôme, avec quelques arrêts photo.
Nous arrivons tout de même à visualiser les APCA sur la table d’orientation. Le vent souffle encore faiblement, nous nous retrouvons face à une limitation d’accès dont nous prenons connaissance. Nous nous rendrons vite compte que la partie ventée du puy de Dôme s’approche. Rapidement nombre de bourrasques nous chatouillent le visage. C’est avec peine que nous avançons. Le vent est tel qu’il nous arrive de reculer sans le vouloir, voire même d’avoir la sensation de décoller.
Décollage immédiat
Le vent souffle de plus en plus fort, nous nous accrochons aux éléments que nous trouvons jusqu’à ce que j’entende Fadi crier. Agrippé à mon rocher, j’essaie de cadrer Fadi qui se tient de toutes ses forces à une jumelle, tandis que ses pieds battent le vent à l’horizontal en dehors de tout contact avec le sol. Heureusement la bourrasque se calme et vite nous repartons dans une zone moins exposée.
Le boitier et l’optique gelés me font peur. Voici maintenant plusieurs heures qu’il est dehors à lutter contre les intempéries auvergnates. Va-t’il résister au froid ?
Quelques photos et heures plus tard nous rejoignons enfin la gare du Panoramique.
La buée investit instantanément la lentille frontale et le viseur du boitier, rien de grave en soi.
J’enlève mon sac, mes gants, et réchauffe mes doigts bleus.
Je dégivre rapidement la frontale de mon objectif, prends quelques photos tandis que le Panoramique vient nous chercher.
Nous y montons.
Dépression
C’est exactement ce que l’on a tous ressenti à la fadeur de l’arrêt de notre périple. En effet, les émotions, les sens, le bon moment passé nous manquent déjà.
Quelle idée saugrenue de redescendre !
Cela me fait penser à un ami, dont une dépression a été diagnostiquée le temps de la consolidation de sa jambe cassée, et de son immobilisation forcée. Maintenant qu’il a repris le chemin de la nature sauvage, il pète la forme.
Poésie en buée d’objectif
Avec Florent et Fadi, nous reprenons encore quelques photos.
Mon appareil photo est encore plein de neige, et elle est gelée. Il faut attendre …
Je m’aperçois alors que, malgré ma lentille propre, mes photos sont embuées.
D’où ça vient?
La buée est dans l’objectif sur les lentilles internes. Il va falloir que je prenne contact avec Canon France à propos de ce souci, surtout que mes camarades, eux aussi équipés en L (24-105) tropicalisé, n’ont absolument pas ce souci. Mais peut-être est-ce qu’il est vraiment étanche, ne permettant pas une évacuation de l’air froid.
Arrivé en bas, je mets mon 16-35 à l’abri et mon sigma 35mm f1,4 Art sur le boitier (Définition bien meilleure, mais non jointée et avec une motorisation plus lente, et pas de zoom ultra-grand angle).
Nous ne savons pas encore si il y aura de la matière photo sur nos cartes mémoires, mais une chose est sûre, nous recommencerons des sorties en conditions infernales.
Copyright & exifs
Toutes les photos de notre aventure ci-dessous sont faites au 16-35mm Canon série L v2. Iso 100 à 5000 F1/5,6 à F11..
Toutes les photos sont assujetties au droit d’auteur.
Sympa comme reportage on imagine bien ce que vous avez enduré 😉
Bob
Merci Bob,
En effet, il faisait froid, mais la température ressentie n’est qu’estimée.
Je me suis demandé si il y avait une règle pour connaitre celle-ci. C’est ainsi que j’ai découvert ce site qui convertit température ambiante et vitesse du vent. Ainsi d’après la conversion de Windchill, la température ressentie était de seulement -11°, rien d’extraordianire.
Mais quand de face, le vent se mettait vraiment à souffler….